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Les larmes de Vesta - Michel Joiret

Les larmes de Vesta - Michel Joiret

15,00 €Prix

Roman, septembre 2019
152 pages
ISBN 978-2-8070-0213-5 (livre) – 978-2-8070-0214-2 (PDF) – 978-2-8070-0215-9 (ePub)
15,00 EUR (livre) – 8,99 EUR (e-books)
 

Deux mille ans d’écart entre le destin de Luna et celui de Maman Lune, entre le voyage de Lucius et celui de Luc Rodin, professeur de latin à l’Athénée des Coteaux…
Est-ce le temps qui bégaie ou la seule magie des poudres blanches ?
Quitté par sa femme et déconnecté de sa fille, à la recherche de son identité, Luc découvre le triste journal de sa mère – Maman Lune – et fuit sa déshérence dans la mescaline. Fou d’antiquité romaine, dans un dédoublement de personnalité, il se voit en Lucius, jeune précepteur partagé entre la somptueuse villa de Pompéi où son riche oncle Flavius coule des jours heureux, et Rome, où sa mère Luna subit la violence et de la vulgarité d’un ex-légionnaire épousé en secondes noces, avatars évidents de sa propre famille. Mais l’éruption du Vésuve détruit Pompéi comme la drogue détruit l’univers mental du professeur Rodin, et Lucius se console avec son ami Pline-le-Jeune dans les lupanars où il tombe amoureux de Bilitis, la belle hétaïre. Ces aventures merveilleuses dans le monde imaginaire qu’il affectionne depuis l’enfance déconnectent de plus en plus le professeur Rodin d’une réalité qui se disloque de toutes parts.

 

Lien de l'ebook

La boutique du cousin Marcellus, chez qui il séjourne, se trouve à deux pas du forum. En marchant d’une large foulée et en évitant de marquer le pas pour frôler le coton d’une esclave ou la soie d’une jeune fille riche, il arrivera chez le potier avant le coucher du soleil. Pour autant que ce char empli d’olives lui laisse le passage ! Désespérant de parvenir à le doubler, il gagne une sente qui épouse les courbes de la pente, raccourci opportun, où la circulation des attelages est interdite.
Au moment où, pestant contre le gravier qui s’incruste dans ses sandales, le jeune homme s’arrête pour ôter une petite pierre, un grondement retentit, plus proche du râle et du ronflement humain que d’un lointain et improbable coup de tonnerre dans un ciel si bleu. Dans les ornières latérales, lauriers blancs et oliviers pansus s’agitent comme de vulgaires rameaux secoués par le souffle de la mer. Les dalles brûlantes du chemin geignent et tentent de sortir de leur alignement, tandis qu’à sa gauche une couleuvre de terre déboîte des cailloux. Bêtes et gens se figent. Venu d’en haut, un arrachement soudain roule des boules de feu, massifs et taillis en avalanches incendiaires. Le chariot qu’il suivait peu auparavant sur la route en contrebas est renversé par un de ces projectiles et s’enflamme à son tour.
Ça ne dure qu’un instant. Bientôt, le soleil troue la poussière et colore à nouveau les pentes du volcan. N’eût été le chariot qui se consume sur le flanc au milieu des olives répandues, les ergots de pierre hérissant le chemin et les fumerolles qui parsèment le versant, rien ne paraîtrait changé. Les regards qui scrutaient la tête fumante du géant s’abaissent et s’apaisent. La colère des dieux n’aura été qu’un bref mouvement d’humeur.

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