top of page
Plein cintre d'arc-en-ciel - Monique Thomassettie

Plein cintre d'arc-en-ciel - Monique Thomassettie

13,00 €Prix

Poèmes, 2004

(Repris lors de la disparition des Éditions de la Page)

ISBN: 2-87432-008-0
13,00 EUR
 

Quelle terre oubliée
à l'humilité de son cœur
se lèvera des embruns ?
Franchira sous un plein cintre d'arc-en-ciel
les chutes réunies ?

Plein cintre d'arc-en-ciel
Aérienne architecture
accueillante
L'absolu m'aimante et m'habite pourrait être le leitmotiv de ce livre où la poète, comme dans plusieurs ouvrages précédents, suit un chemin spirituel, rejetant les scories qui alourdissent sa quête et sublimant les richesses de vie profonde, l'ouverture à un infini qui grandissent l'humain et le magnifient. La vision est ici poétique mais aussi philosophique : Je refuse le poème passif ou encore Qui ne risque rien est mort. Ces pages procèdent d'un esprit mystique, mais les mots sont porteurs de sensualité : Dieu/je Te perçus de Nuit/Prends-moi dans le Jour. (L'emploi de majuscules pour certains mots essentiels révèle une part de la mythologie intime du poète). Avec un vocabulaire simple, Monique Thomassettie construit un recueil dense, où la méditation et une certaine aristocratie de pensée trouvent leur place.

Guy Beyns, Le Reflet de chez nous

 

*


Plein cintre d'arc-en-ciel
Une plénitude ailée
Repliée à la source du philtre de poésie
Dans un jour acéré
Elle bouillonne
D'ovoïdes promesses (p. 57)

Deux parties dans ce nouveau recueil de Monique Thomassettie, La source dansante – remonter à ma source/la divine étincelle – et La chute contemplative, où ce poète une fois encore prouve combien inspirée est sa poésie. Éclairante à ce propos, cette chute sur une feuille où s'écrit un poème d'une goutte d'eau alors que le ciel est serein : Le ciel était d'éclaircie et de perle / Poids d'une goutte tombée / sur un fragment de mes écrits d'espoir / Grâce à un Ciel / qui répond aux pensées inquiètes / Ceci m'arriva le 13 janvier 2003 / Le papier m'est devenu relique / Au recto mon âme / au verso mon corps / liés / Rien n'est perdu pour le Ciel / de ce qu'il donne aux poètes/et de ce que reçoit la Terre / qui fleurit.
Un tableau de Monique Thornassettie. peintre aussi inspiré que l'est le poète, orne la couverture et de fins dessins à la ligne très sûre accompagnent les poèmes de ce recueil où, d'une créativité méditative, patiemment émergent une philosophie et un savoir de la vie :
Dans la clairière se contredisent des philosophes
Peu importe
Seuls me passionnent leurs yeux
S'ouvrant se fermant tour à tour
Ils cherchent l'éveil de mon cours

France Bastia, Nos Lettres
et La Revue Générale

 

*

Une vision protéiforme

L'insaisissable, l'absolu, la mystique, l'oiseau, l'eau, l'arbre, Dieu, la lumière, l'obscur, le questionnement : Monique Thomassettie est dans tous ces mots à la poursuite de ce qui fait notre univers, notre destin dans leur imprenable portée. Elle l'est également dans la multiplicité de ses tableaux symbolistes, vus en songe. Cette artiste est à la tête, aujourd'hui, d'une vingtaine de livres où théâtre, poésie, roman, conte, nouvelle composent depuis 1989 une fresque de réflexion, d'image, de pensée dont la circonférence et le centre sont partout, et dont les axes se retrouvent sous toutes les formes.
Ne dites pas de Monique Thomassettie qu'elle a une écriture. Dites plutôt qu'elle a une vision protéiforme de notre aventure humaine et cosmique la plus cachée. Celle qui affleure dans les légendes, mémoires du monde. Qui s'interroge aussi dans les philosophies.
Dans quelles circonstances avez- vous commencé à écrire ?
J'avais douze ans. Marabout avait lancé un concours d'écriture théâtre pour les jeunes de 14 à 18 ans. J'ai obtenu, hors concours, une mention honorable pour l'originalité de mon « Marchand d'ombres chinoises ». Je crois que j'étais déjà «habitée» par la part insaisissable de la vie. C'est alors que j'ai commencé à m'intéresser aux « vrais » livres, comme « Les Hauts de Hurlevent ». Plus tard, « L'Idiot » de Dostoïevski, « La Divine Comédie » de Dante, et Proust ont été les grands révélateurs qui ont marqué ma vie.
Vos deux derniers livres viennent de paraître : un conte, « La Source d'Incandescence », et un recueil de poèmes, « Plein cintre d'arc-en-ciel ». En couverture, deux tableaux dont vous êtes l'auteur : « Les Visiteurs du soir » pour le conte (formes dressées sur une eau immobile dans un écrin de nuages), et « Le Rocher d'Horeb » (cascade dévalant une montagne mystique avec l'âme solaire qui la verse). Dans ce recueil, vous dites : « Ne cloisonnez pas le rêve et l'esprit : ils sont lumière ! »
Peut-être est-ce pour cela que j'ai ajouté des dessins, simples traits comme en écriture automatique qui, achevés, me « révèlent » ce que je voulais exprimer. Je crois à la « puissance de l'image », comme le dit un titre de René Huyghe. Mais ce doit être une image vécue qui correspond à un cheminement intérieur. Est-ce à cause de certains ancêtres qui faisaient des vitraux ? Comme certains de mes tableaux se projettent dans le symbolisme des images, l'écriture, la peinture, le dessin constituent pour moi un même travail introspectif de créativité.
Êtes-vous sûre d'être toujours comprise du lecteur en vos cheminements intérieurs ?
Dans un conte, il y a une histoire qui me permet de développer mes pensées, de tenter de les partager. Mais que veut dire réellement « partager » ? Et à qui ? Et que faut-il partager ? Tout devient labyrinthique. Suis-je ésotérique ? Pas tant que ça ! Dans mes poèmes, entre mysticisme et philosophie, je crois suivre les « 4 fonctions » de Jung : pensée, sensation, sentiment, intuition. « La Source raphaëlle » qui paraîtra à l'automne, chez le même éditeur, sera un récit autour de la mort de mon père. Mais un récit de vie.

 
© La Libre Belgique 2004.
bottom of page