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La sonatine de Clementi - Claude Raucy

La sonatine de Clementi - Claude Raucy

17,00 €Prix

La Sonatine de Clementi a obtenu le Prix Gilles Nélod
décerné par l'Association des Écrivains belges de Langue française

 

Récits, 2017
188 pages
ISBN 978-2-8070-0102-2 (livre)
978-2-8070-0103-9 (PDF) –  978-2-8070-0104-6 (ePub)
17,00 EUR
 

Trois récits (ou longues nouvelles ? ou micro-romans ?)
Le lien entre les trois ?  La célèbre sonatine sans doute. Mais aussi l’insignifiance des personnages.
Celui de La sonatine de Clementi est esclave de son passé, du souvenir d’une femme, d’une ville, Florence, où traîne encore le souvenir de Savonarole.
Dans Un héros à la sarbacane, un homme quelque peu veule, ballotté au gré des événements et notamment de la guerre, est promu bien malgré lui au rang de héros et se retrouve prisonnier d’une étiquette.
Le pion du troisième évoque le quotidien d’un surveillant de province, ni meilleur ni pire qu’un  autre, victime et partie de la médiocrité ambiante.
Un monde certes guère brillant, mais où le sombre laisse transparaître l’humour…

 

Lien de l'ebook

Tandis qu’ils descendaient vers le restaurant, Laurent observait la pianiste. Incroyable ! Non seulement le même visage que Fauvette, mais les mêmes bras minces et gracieux, la même démarche princière. Et la même façon de regarder sur le côté, presque effrontément, pour voir si vous êtes là. Et son parfum, n’était-ce pas du tilleul ? Seule la voix, il devait bien l’avouer, était un rien plus rauque et gardait toujours le même volume, alors que Fauvette savait jouer avec les intonations, comme pour vous séduire, vous surprendre, vous inquiéter…
Les deux Américains étaient à la table voisine. Qui l’avait décidé ? L’homme d’affaires décréta qu’il fallait que les deux tables se rejoignent. Il poussa la sienne contre celle de Laurent, sans la soulever, ce qui fit grincer le carrelage, attirant l’attention des autres hôtes de Bencistà.
Lisa tournait le dos au mur. Pour l’observer à la dérobée, Laurent devait donc tourner la tête, ce qui le gênait un peu, car il craignait que l’Américain ne voie d’un mauvais œil l’attention trop soutenue qu’il portait à sa femme.
Lonesome voulut qu’ils trinquent, bruyamment, en faisant se heurter les verres au risque de les briser. Il n’arrêtait de parler que pour s’envoyer dans la bouche de grandes fourchetées de spaghettis, qu’il roulait avec une habileté surprenante. Cependant, chaque fois, il baissait le visage à tel point que la bouche n’était plus très éloignée de l’assiette. Il mange comme un porc, se dit Laurent.
De nouveau, il pensa à Savonarole…

 

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