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Le cœur en Lesse - Aurélien Dony

Le cœur en Lesse - Aurélien Dony

14,00 €Prix

Nouvelles 2019
100 pages
ISBN 978-2-8070-0198-5 (livre)
978-2-8070-0199-2 (PDF)
978-2-8070-0200-5 (ePub)
14,00 EUR (livre) – 8,49 EUR (livre numérique)
 

Dinant et ses Copères, sa Collégiale et sa Citadelle – avec majuscules, s’il vous plaît –, son Rocher Bayard, ses bateaux-mouches et sa Croisette en bord de Meuse, son wallon savoureux, le jazz et Adolphe Sax… Et puis les alentours, Anseremme, son pont Saint-Jean, sa Lesse et ses kayaks, Bouvignes et ses ruines de Crèvecœur…
« J’ai rendu, comme je le pouvais, un hommage aux arbres, aux oiseaux, aux amis qui m’ont donné à voir le monde dans la robe d’un paysage ourlé de perles d’eau, brodé de racines épaisses. Anseremme d’un côté, et c’est l’enfance ; Dinant de l’autre, et c’est l’adolescence. Entre ces deux pôles, une infinité d’aventures banales qui ont façonné le cœur que je porte en dedans. Un cœur soulevé par les crues de la Meuse, creusé par les méandres de la Lesse. ».

 

Lien de l'ebook

– Papa, c’est quand qu’on achète un bateau ?
Elle me disait cela en levant vers moi ses grands yeux bleus. Elle souriait. Sans doute qu’elle était déjà capitaine, qu’elle voguait sur les eaux calmes de la Meuse, qu’elle poussait son navire jusqu’à Liège, peut-être plus avant. Maastricht ? Sa main dans la mienne, nous suivions le chemin de halage. Nous nous promenions souvent, elle et moi. D’abord pour donner à manger à Picasso, Picassiette et Coulapic, nos canards à nous, et puis, plus tard, pour rêver au bord de l’eau une enfance en partance.
C’était l’automne. Ça sentait bon les feuilles mortes et la mélancolie. J’ai des souvenirs en carte postale plein les tiroirs de ma mémoire. Tout encombrés de nous, encore.
– Quand nous aurons fait nos preuves sur une coquille de noix, lui disais-je.
– Mais papa, c’est trop petit, une coquille de noix ! On n’aura pas de place ! Et où c’est qu’on va mettre tes pieds de géant ? Hein ? T’y as pensé, papa, à tes pieds de géant dans notre coquille de noix ?
Et Léa s’arrêtait, fixait mes chaussures. J’étais d’accord : impossible, même dans une coque de noix de coco.
Nous étions seuls sur le chemin. Les oies sauvages portaient très haut leurs cris de déjà loin. Ici, le temps se compte autrement qu’en secondes.

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